Si comme moi vous surfez intensément, si vous avez vécu les débuts de l’informatique et avez totalement absorbé le Web 2.0, puis vu apparaître les différents métiers liés au Réseau, avec un grand R, vous n’avez pas manqué de constater que tout a été pratiquement copié ou repris de l’étranger, des USA essentiellement.

Ainsi, les métiers ont été petit à petit anglicisés : on ne parle pas de “gestionnaire de communauté” mais de Community Manager (CM). On n’hésite pas à parler du turnover,  à s’étonner du facing, à s’émouvoir du bon fonctionnement d’un Front Office sur une boutique devenue online.

Bref, ça tourne parfois au ridicule, comme si speaker l’engliche makes you very tendance, pauvres travailleurs de 2016 qui vont s’horrifier sur les social networks de voir l’accent circonflexe malmené mais resteront tellement à l’aise pour le faire en roaming depuis leur forfait full data ! Non, vraiment, soit je vire vieux con, chose fort possible, soit il y a eu à un moment où à un autre une déviation prise, oubliant notre capacité à générer des mots bien français pour des emplois qui n’ont pas besoin d’aller chercher des anglicismes à l’autre bout du monde.

Alors, moi, le manager d’une petite structure, que dois-je dire ? Je me revendique comme network specialist ou comme professionnel des réseaux ? Ai-je le choix de mes shipping agents ou suis-je contraint d’utiliser des transporteurs multiples ? Je n’ose même plus exporter, de peur de voir une packing list m’être imposée, en lieu et place de la classique liste de colisage étudiée dans mes études de commerce international, le siècle dernier 😉

Comprenez moi, je ne suis pas un extrémiste de la langue française, non, je considère qu’une langue doit savoir se renouveler pour vivre, évoluer pour subsister et durer. Mais de là à copier tout ce que font les ricains, no way, niet, nein, nada, nao !! N’allons pas non plus jusqu’à ridiculiser à outrance le français comme certains cousins d’outre atlantique se plaisent à le faire, isolés sur l’ilot francophone québecois, entourés de vilains anglophones prêts à les avaler. Il y a un juste milieu à trouver, à explorer, en évitant le ridicule du tout english outrancier.

Sur ce, have a nice day buddies !! 😉

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