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Désert numérique ? OverTheBox, 4G et ADSL !

« Lettre à Fifi », tel aurait pu être le titre de ce billet
d’humour, un brin ironique certes…

Dans un désert numérique comme c’est le cas dans nombre de campagnes de Loire Atlantique, là où l’ADSL peine à atteindre 6 ou 7 Mbps, le professionnel a besoin de trouver des solutions là où les élus départementaux ont lamentablement échoué la plupart du temps, là où les élus locaux n’aident pas non plus, se reportant toujours sur le Département immobile.

Je me souviens de la délicieuse réaction de Fifi, notre président de département, alors que je lui faisais remarquer l’état de son réseau téléphonique cuivré, oxydé :

Depuis, Fifi a décidé de couper court et a bloqué Twitter, une façon de ne plus voir le problème, même s’il persiste encore et encore. La politique de l’autruche de la part d’un élu, étrange, mais c’est ainsi, désolé d’avoir autant dérangé, mais à force, on s’énerve de ne voir rien bouger.

A défaut d’une aide efficace donc par le patron du département de Loire Atlantique, il fallait s’organiser :

[checklist]

  • une ligne ADSL Freebox Revolution
  • une ligne Red SFR après dé-saturation (2 mois) par Orange de la ligne de transport locale
  • une ligne ADSL Freebox Crystal
  • l’ajout d’un routeur extérieur 4G avec SIM Freemobile (100 Go de données)

[/checklist]

Forcément, tout ceci a un coût, un coût certain même, mais un coût qui peut se limiter en jouant un peu avec les offres promotionnelles :

[badlist]

  • Freebox Revolution : 39 € / mois, 7 Mbps
  • Red SFR : 10 € / mois mais près de 200 € en dé-saturation, ouverture ligne Orange, abonnement un mois, et fermeture, pour 6 Mbps au final.
  • Freebox Crystal : 2 €/mois, vive la vente privée, 6 Mbps là encore.
  • 4G Freemobile : 2 €/mois d’abonnement, mais une dépense proche de 400 € pour installer le routeur en extérieur, ajouter de bonnes antennes, cercler une cheminée (cerclage + échelle de toit + harnais de sécurité + mât), avec au final de 12 à 30 Mbps de débit.
  • OverTheBox d’Ovh, chargé de l’agrégation de toutes les connexions, 12 €/mois.

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Pour le moment donc, chaque mois, 65 € partent pour la seule connexion internet très haut débit, là où un logement fibré à Nantes ne dépensera que 39 € chez Free par exemple… Sans les offres promotionnelles, ce serait par contre 116,97 € tous les mois, c’est à dire 935 € de plus chaque année qu’un utilisateur dignement raccordé.
Fracture numérique ? Oui, totalement, une fracture résorbable par la seule puissance de l’Euro, totalement éloigné de ma conception d’une solidarité départementale car basée sur une solution accessible aux seuls plus riches et techniquement capables !

Routeur 4G + antennes directives

Oui, vous vous dites, et nous aussi, que cela aurait été bien plus simple de travailler en ayant une fibre, si notre Fifi-bientôt-retraité avait pris la mesure des besoins numériques sur son territoire, cela aurait évité des dépenses dingues pour une petite structure, cela aurait également dynamisé nombre de territoires ruraux en Loire Atlantique, permettant à des entreprises modernes de venir s’installer, avec la qualité de vie des campagnes, éloignées des contraintes urbaines.

Au final, c’est notre routeur Freemobile qui aide le plus, même avec une connexion radio à 50 % comme le montre son interface de gestion :

En testant la lecture d’une vidéo 4K, ultra-gourmande en bande passante, notre OverTheBox nous affiche des débits extraordinaires en campagne :

Imagine donc mon vieux Fifi, 77.7 Mbps en pointe, totalement dingue, et surtout une vidéo 4K sans pause, fluide, comme si nous étions connectés à du VDSL, mais à prix d’or !

Bon, je sais que ça ne doit pas trop parler au Geek en chef du 44 resté sur son minitel, mais c’est en gros l’entrée dans le numérique moderne, au bout du bout de la ligne ADSL oxydée et maintes fois réparée qui dessert ce bout de campagne.
Réparée ? Oui, pour faire un peu de technique, figurez-vous que le PC, le point de connexion, qui relie en gros toutes les lignes avait été monté à l’envers. Et comme par ici il ne pleut « jamais »… à chaque pluie le p’tit boitier se transformait en aquarium : zou, connexions oxydées, débit en chute libre ou ligne totalement coupée, voici le quotidien d’un utilisateur ADSL en campagne, mon Fifi adoré.

Oui mon Président, tu parlais des 50s, ta jeunesse, nous y sommes en plein dedans, et c’est exaspérant !! C’est d’autant plus exaspérant qu’il fallait avoir un abonnement PRO (= €€€€€) pour qu’Orange intervienne rapidement (4 heures sinon pénalités), et au final change plusieurs kilomètres de ligne, las d’avoir à faire venir des nacelles tous les mois (8 interventions sur 6 mois !!!). Depuis, c’est mieux, pas la panacée, mais mieux. Mon Fifi, comprends-tu mieux désormais mon agacement de ne rien voir venir, mon agacement de devoir me battre sans cesse pour obtenir un débit digne de ce nom, de dépenser une fortune pour simplement travailler ? Est-ce concevable au Palais doré du Département 44 de voir un électeur mécontent parce que personne n’a anticipé les besoins ?

Pour redevenir plus sérieux, je respecte M. Grosvalet, j’estime sincèrement tout le boulot qu’il a accomplit dans un département très agréable, SAUF pour le numérique où c’est, à mon sens un plantage total, un manque de vision d’avenir, avec un retard considérable pris par la Loire Atlantique. Ce manque de vision occasionne des frais, oblige à se démmerder seul, il n’y a pas d’autre mot, sans aide aucune, et quand on est une petite structure, c’est lourd mon cher Président, très lourd, encore plus lourd quand on se voit bloqué pour avoir osé dire la vérité : ras le bol du vieux cuivre du département, ras le bol des lignes peu entretenues en campagne, ras le bol de la fracture numérique, comme si le fait de travailler en campagne devait être une punition numérique !

 

VDSL 2 : le très haut débit marketing

Avez-vous vu la publicité faite ici et là sur l’arrivée du VDSL 2 : les communautés d’OVH ou de Free n’arrêtent pas de se féliciter de son arrivée, un tel engouement est tellement incroyable qu’il faut aussi savoir garder la tête froide et ne pas espérer n’importe quoi, n’importe quand.

Seulement voilà, le VDSL 2 n’a d’effets que sur des lignes COURTES, proches du NRA. Or, lorsque je lis par exemple un billet sur Ariase, je fais des bonds :

« Le VDSL2 devrait avant tout concerner les zones moins denses qui ne sont pas concernées par des déploiements de fibre optique à court terme (…)« 

J’imagine que le rédacteur de ce billet aura oublié de sortir de sa ville, oublié que les lignes en campagne sont souvent TRES longues, et donc en aucune façon concernée par le VDSL 2. Oui, ce VDSL 2 n’est PAS une fibre optique ! Il va sans aucun doute améliorer considérablement le débit des abonnés urbains et ceux proches de leur NRA, mais en aucun cas il ne viendra faire des miracles en campagne, ne rêvez pas, ne vous laissez pas avoir par des opérateurs qui semblent considérer cette norme comme une révolution !

Seul un déploiement fibre optique pourra apporter une réelle connectivité en campagne, un peu à l’instar des déploiements qu’effectue Wibox dans des zones où personne d’autre n’avait, jusqu’à présent, osé investir. Comprenons nous bien, la facilité d’un déploiement THD ne réside pas forcément en zone urbaine. Ce n’est pas non plus en ignorant les campagnes que nous allons leur apporter le dynamisme dont elles ont parfois bien besoin, leur aider à fixer des industries là où le THD arrivera enfin.

J’attendrai donc de voir un réel effort de déploiement de la fibre optique, le remplacement d’un réseau cuivré vieillissant par une technologie moderne, évolutive, laissant une importante marge de manoeuvre pour les décennies à venir, un vrai Très Haut Débit, enfin !

vdsl

VDSL : vers le très haut débit à courte distance

VDSL, cela vous dit quelque chose ? Imaginez un super ADSL, boosté, mais exclusivement réservé aux lignes cuivrées courtes, jusqu’à environ 1,5 km. Voici par exemple une capture d’écran suite à un test chez Ovh, montrant les débits atteignables en ADSL2+, SDSL et VDSL 2 :

 

Plutôt parlant non ? 110 Mbps en SDSL sur une ligne de 833 m, alors que l’ADSL 2+ plafonne à 25 Mbps. On comprend alors tout l’intérêt pour les opérateurs de pouvoir basculer leur réseau en VDSL au plus vite, du moins lorsque le gendarme des télécoms français, l’Arcep, aura donné son feu fert pour une exploitation intensive de cette nouvelle technologie.

L’avantage est énorme : dans les zones urbaines denses, éviter le déploiement des fibres et tous les lourds travaux qui s’y associent souvent, tout en obtenant un débit maximum.

En campagne par contre, au delà de 1.5 km, la ligne ne sera pas éligible VDSL, cela ne résoudra donc pas la fracture numérique d’un seul claquement de doigt : l’implantation d’un NRA ZO, le déploiement de fibre rurale (cf Wibox) resteront des solutions incontournables, avec toutefois des travaux à priori plus limités qu’en plein centre ville si on utilise les infrastructures déjà en place, tels les poteaux téléphoniques ou électriques.