Grand moment hier soir sur France 2, lors de l’émission Complément d’enquête, avec un tour d’horizon du paysage 4G français.

Lancée en grande pompes, la 4G ne semble pourtant pas si simple et ne couvrira pas tout le monde tout de suite. C’est ainsi que la carte de couverture de Bouygues Telecom a été analysée, ses lacunes clairement mises en avant, mais cela vous le saviez déjà via un précédent billet sur ce blog.

Même Olivier Roussat, PdG de l’opérateur béton, semblait ignorer un simple détail : la couverture 4G des cartes ne concerne qu’un usage EXTERIEUR, et dans notre cas debout sur le toit pour espérer capter ce précieux réseau. Bref, en conclusion, méfiez-vous des cartes optimistes diffusées par vos opérateurs, dont celle de Bouygues. Ce dernier a toutefois l’honnêteté de vous permettre de tester son réseau : satisfait ou remboursé !

Seconde partie de l’émission, avec la bouille joviale et pouponne de Niel, Saint Chevalier Sauveur du minitel rose, des magasins à plaisir, de l’internet, et bricoleur doué de la téléphonie mobile. Journalisme oblige, on s’attachera plus au passé sulfureux voir chaotique du personnage plutôt que sur le filtrage Youtube  de ses réseaux ou les performances à la baisse de son offre mobile : dommage ! On aurait également apprécié un dialogue avec les téléspectateurs, les réseaux sociaux auraient pu être utiles du coup.

Ah oui, bien entendu, Saint Niel va arriver en 4G, attendez donc pour voir, laissant les vilains méchants opérateurs augmenter leurs prix pour mieux arriver et les diviser par deux… Le téléspectateur se demande alors si les débits seront là encore divisés par deux, comme en 3G, ou mieux encore, si la QoS des services de test de débit sera là encore augmentée pour fausser les résultats ?

Le discours est donc simple et éprouvé : on dénigre, comme à son habitude, la concurrence, on ironise sur ce qui fait mal (le prix) et on promet monts et merveilles dans pas très longtemps, mais on ne peut pas dire quand car c’est encore secret… Il nous a fait le coup pour l’adsl, il nous a fait le coup en 3G, il va nous refaire le coup en 4G. Le pire ? ça marche à chaque fois, les fanboys sont hystériques devant l’aura de celui qui apparait comme un généreux sauveur, un investisseur de génie, et qui n’est, ni plus, ni moins, qu’un habille et intelligent riche patron français, un aspect souligné dans le reportage ce soir là. Certes, Niel a innové, certes il a cassé les prix, mais après ?

Conclusion : la guerre ne fait que commencer, tout sera bon pour capter les clients et les orienter vers cette fabuleuse 4G, celle la même qui ne floute pas les vidéos contrairement à sa petite soeur 3G (véridique, vu dans le reportage, une absurdité technique de journaleux mal renseigné !). Le bénéficiaire ? Sans doute le consommateur, mais attention, au final, tout ce qui brille n’est pas d’or, un forfait à bas prix ne sera pas forcément un forfait complètement exploitable, c’est à dire avec des débits réguliers ou une couverture fiable.

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=> Complément d’enquête en replay.