Bien avant le très haut débit, bien avant cette 3G qui nous est devenue totalement indispensable, était le packet-radio, un mode de transmission dérivé du X25, baptisé alors AX25 (A comme Amateur). Plusieurs systèmes reliaient alors les différentes régions entre elles, permettant l’acheminement de messages sur des serveurs spécialisés (BBS, Bulletin Board System), acheminant des informations DX (“F6NUL est sur l’ile tataouine sur 14.137 MHz”) et permettant aux radioamateurs connectés de discuter en temps pratiquement réel.
C’était à une époque où on savait encore manier un fer à souder du bon coté, sans se brûler, une époque où les gens se réunissaient parfois pour décider de la marche à suivre dans un futur proche, une époque où tout transitait à 1200 Baud, voir 9600 Baud si vous aviez l’argent pour acheter des Interlink III au prix fort aux Suisses ou aux Allemands…
Voici une carte du réseau fonctionnant dans le sud-est de la France, trouvée vraiment par hasard sur internet :
La carte est très approximative, certaines liaisons n’ont tenu que le temps d’une saison, d’autres n’ont jamais été acceptée, mais elle vaut la peine d’exister au moins.
Ajoutons à tout cela l’arrivée des modems téléphoniques, la possibilité de relier les différents noeuds du réseau discrètement sur internet, et vous avez une idée de la dimension mondiale que tout ceci allait rapidement prendre, avec l’appuis de plus en plus régulier des satellites radioamateurs, chargés de diffuser les messages au bon endroit en un clin d’oeil.
Pour qui l’aura vécue, l’époque était géniale, formatrice sur un plan technique, avec d’innombrables possibilités, hélas souvent freinées par une commission packet-radio du REF peu ouverte au progrès (internet) et peu représentative des demandes des utilisateurs, comme souvent hélas. On aurait pu faire plus encore, mieux surtout, beaucoup mieux, si et seulement si tous les gars du monde s’étaient donné la main…
Depuis, internet et la 3G sont arrivés, l’accès au monde tient dans la poche de mon pantalon, je n’ai plus besoin d’aller passer un 24 décembre dans la neige, perdu dans les Mts du Lyonnais, pour réactiver un noeud tombé en panne au mauvais moment, à la mauvaise date 😉
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C’était le bon temps …
Quelle belle aventure ! Je me rappelle que nous faisions de l’IP sur la couche AX25, j’avais une ip en 44.151.84.1…
Que du bonheur !
et moi je ramais avec ce protocole d’enfer, les débuts d’unix, du réseau, le début de tout en fait si on réfléchit un peu 😉
par curiosité quelles fréquences et largeur, quelle PIRE et quel type d’antennes, notamment pour les longues liaisons rouges ?
des photos de ces installations ?
@Fred : généralement les liaisons haut débit 9600 Baud (lol…) se faisaient sur 439 MHz, voir 1200 MHz. En 19200 Baud, c’était d’office en 1200 MHz. Exemple concret, avec environ 15 dBi, Lyon reliait le Mt Semnoz (Annecy), environ 100 km, en 9600 Baud sur 1200 MHz. De nos jours, en WiFi c’est à peu près aussi simple, avec du matériel cette fois-ci commercial par contre : adieu le fer à souder.
@Obinou : oui, on avait la technique, mais elle dépendait d’un facteur ESSENTIEL : les hommes ! Et en dépit de la coordination, il y avait toujours des solitaires-égoïstes-nombrilistes qui utilisaient la ressource radio pour se faire plaisir (salut F1… sur Alès…), sans concertation, et semaient la panique dans le schéma que la collectivité avait établie.
Bien que n’ayant jamais eu l’opportunité de plonger dans ce monde des radio-amateur, je suis triste de voir que, finalement, on avais à notre disposition la technologie et *surtout* les connaissances des hommes pour faire un réseau à longue distance, et qu’on ne l’utilise pas:
Par exemple, quand on vois la facilité avec laquelle certains pays ont coupé Internet, et que certains ont dû, pour faire passer des infos, retourner sur les grande ondes, pourquoi diable est-ce que l’AX25 ou le D-STAR ( http://www.dvdongle.com/DV_Dongle/Home.html ) n’a pas convergé vers des boîtiers à bas coûts et facile à utiliser, comme peuvent l’être les fonera ?
J’ai peur qu’un jour pas si lointain, on soit, même en France, obligé d’en repasser par là, sauf qu’on aura perdu les connaissances et les hommes pour les porter…
Ta carte remonte pas assez haut pour mo Hi Hi hi …
mais que de bon souvenirs également
Tombé sur cet article par hasard ayant l’idée de m’y remettre apres une interruption de quleques années et ne sachant pas du tout ou on en est aujourd’hui!
Oui que de bons souvenirs! Et etant sysop avec une BBS au QRA que de désagréments avec l’YL 🙂