Nos médias parlent souvent de l’après Covid 19, d’un « nouveau » monde, mais ont-ils tellement tord ? Revenons en arrière, souvenons-nous, en Mars 2020 le monde se met en pause, se confine, s’enferme, espérant laisser passer l’épidémie chinoise devenue mondiale. Voir Venise se vider de ses touristes, son eau redevenir transparente pour y voir le retour des poissons… Voir la pollution s’effondrer, voir les oiseaux nicher sur des plages désormais vidées de ses vacanciers. L’humanité enfermée n’a pas généré que du négatif, bien au contraire.
Avec le second confinement, et sans doute avant un troisième, nous savons que cette pause n’aura été que de courte durée, le virus n’a pas rendu les armes, loin de là. Mais le monde lui s’est adapté, adapté en se distanciant, adapté en imaginant ou en accélérant les méthodes d’échange, le commerce en premier, imaginant des solutions alternatives, ce que j’aime à appeler « le pas de côté », ce pas qu’on fait en découvrant des solutions totalement impensables avant, mais totalement réalisables après.
Je pense là à la fabrication additive pour les visières de protection imprimées en 3D, un mouvement bénévole, c’est important de le souligner, un moment où de simples individus se sont levés et ont clairement dit « NON, ON VA AIDER, ON REFUSE DE SUBIR ». La trainée de poudre a pris, le mouvement s’est amplifié, de St Nazaire à Lyon, aux Charentes, et bien au delà, surprenant nos politocards habitués à rester coincés dans leurs marchés publiques et leurs procédures d’un autre monde : bien peu d’aider de la part de ces gens là. Encore plus surprenant, pas de « tirage de couverture », il fallait le faire, chacun l’a fait, pas de petit chef, pas d’association leader, pas d’égo démesuré, le mouvement imprimait jour et nuit.
Plus récemment, les petits commerçants se sont eux aussi dit qu’Amazon n’était pas une fatalité, qu’il fallait recréer un lien local, et proposer des solutions en ligne pour livrer leurs clients. Les restaurants classiques eux se sont pris en pleine face une évolution forcée : pas le choix, car pas de salle, plus de mariages, plus de réunions, il fallait continuer de travailler, mais autrement, en ligne, communiquer, apprendre les réseaux sociaux en plus de la cuisine, connaitre rapidement leurs codes. C’est en marche forcée que nombre de professionnels habitués à leurs boutiques ont basculé sur internet, une façon de ne pas perdre trop de chiffre d’affaire, mais aussi, une fois le confinement et cette pandémie derrière nous, d’imaginer une autre façon de travailler, mélangeant boutique physique, boutique en ligne, et clic-rapplique (j’ai horreur de cet anglicisme click-and-collect).
Certes, rien n’a été simple, le plus rapide consistait à utiliser Facebook, chaque professionnel ayant désormais sa page en ligne. Sont apparues des aides, Ma Ville Mon Shopping par exemple, rapidement débordé par l’afflux de demandes, des idées, comme à St Nazaire pour vérifier le processus d’installation d’une boutique Prestashop, des idées pour constituer un groupement de commerçants. Je passerai sous silence l’inévitable opportunisme de certains, désireux de briller en société en tirant la couverture des autres vers leur pré carré, de profiter d’une idée qu’ils n’ont pas eue pour se mettre artificiellement en avant, pour me tourner une fois encore vers le fameux « pas de côté » qui a permi d’imaginer une nouvelle façon d’envisager le fonctionnement d’un commerce : clic-rapplique, livraisons locales, regroupement de boutiques, association de commerçants, meilleure utilisation des réseaux sociaux, implication de la presse locale, etc.
Ce « nouveau monde » de l’après Covid 19 devrait encore permettre de trouver plus d’idées encore, de se renouveler. Tout n’aura pas été forcément mauvais durant cette pause mondiale, espérons le, même si elle aura laissé de millions de personnes sur le bas côté, ôtant la vie de tout autant de victimes.
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