Une réflexion décalée à l’époque du tout numérique : et si notre époque, notre civilisation, disparaissait purement et simplement aux yeux des archéologues du futur ?

Nous arrivons actuellement à retrouver de multiples informations des civilisations passées, nous connaissons le mode de vie des romains, des égyptiens, des aztèques, avons découvert des restes de nourriture de la Grèce antique. Tout ceci est rendu possible par la découverte de traces matérielles, de preuves concrètes, physiques, dénaturées par le temps ou non, mais des preuves bien tangibles.

Or, avec le numérique, avec nos photos, nos documents, nos dossiers, nos mémoires stockées dans des puces ou gravées sur des supports non conçus pour résister à l’épreuve du temps, que restera-t-il plus tard si nous ne gravons pas dans le marbre la preuve du génie humain, si nous n’imprimons pas de copies papier ?

Imaginez une catastrophe, imaginez un simple flash électromagnétique suite à une attaque technologique sur les data-centres d’Apple, IBM, Google, ou Yahoo : que deviendront nous précieuses données “in the cloud” (dans le nuage) ?! Pschhhh, du vent, disparues, éliminées de la surface du monde simplement parce qu’une machine n’aura pas résisté à une simple attaque ! Toute une mémoire de civilisation effacée en une explosion, des millions de données purement et simplement éradiquées, un génocide mémoriel à grande échelle !

Plus proche de nous, qui n’a jamais perdu les images du p’tit dernier parce que son ordinateur a tout simplement planté ? Qui ne s’est jamais maudit de n’avoir rien sauvegardé sur un disque externe ou un CD-ROM ? Qui n’a jamais eu des soucis non plus pour relire un CD-ROM trop vieux, un média dont le support n’a pas pu résister aux années ?

Vous n’y croyez pas ? Pensez-vous réellement qu’une attaque nucléaire serait la meilleure des idées, paralysant le territoire tant convoité durant des centaines d’années ? Une attaque technologique me semble tellement plus propre pour paralyser un pays totalement dépendant à sa technologie : plus de radars, plus de transports, adieu téléphonie fixe et mobile, adieu gestion des centrales électriques, adieu administration en ligne, adieu les bourses mondiales (NDR : ça ne pourrait pas forcément être un mal à notre époque ça ;-))) ).

Interrogez-vous également, vous qui avez entre 18 et 30 ans par exemple, si vous conservez des traces imprimées des principaux évènements de votre vie, des p’tits bonheurs, des sorties, des délires de jeunesse ? Non ? Qu’adviendra-t-il du contenu de la carte flash de votre appareil numérique si, par mégarde, vous l’effaciez ? Adieu souvenirs, les fichiers effacés ne se retrouvent pas, alors qu’une photo déchirée peut se recoller. Mais qu’allez vous donc pouvoir montrer de votre passé à vos petits enfants, à cette génération qui vous interrogera un jour sur votre vie passée, une vie qui n’existera plus en majorité que dans votre mémoire vieillissante ?

Et dans 500 ans, comment allons-nous pouvoir exister aux yeux de ces curieux explorateurs du passés qui chercheront à comprendre notre mode de vie ? Quelles traces concrètes et résistantes au temps allons-nous donc leur laisser ?

A méditer, non ?